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Gamelin : la tragédie de l'ambition de Max SCHIAVON

 
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Lieutenant De Volle-Avoil
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MessagePosté le: Dim Aoû 07, 2022 7:16 pm    Sujet du message: Gamelin : la tragédie de l'ambition de Max SCHIAVON Répondre en citant

J’ai dévoré le Gamelin de Max SCHIAVON, je ne saurais trop en recommander la lecture pour qui veut mieux comprendre les causes de la défaite de 1940. Si l’auteur prend au départ le parti de n’instruire ni à charge ni à décharge, soulignant le début brillantissime de Gamelin : major à St Cyr, à l’école de guerre, « jeune Turc » auprès de Joffre dont il prétendit toujours s’inspirer, il sait aussi commander avec compétence lors des offensives de 1918. Officier républicain, bien en cours auprès des gouvernants surtout radicaux de la IIIe République, il obtient des postes prestigieux où il se distingue, spécialement au Brésil dont il réorganise l’armée.
Max SCHIAVON insiste à juste titre sur les failles de caractère de Gamelin, son arrivisme qui le pousse à dire à ses interlocuteurs ce qu’ils veulent entendre et sa « mollesse » dans la prise de décisions et dans leur mise en œuvre. Doté d’un certain sens stratégique – il perçoit la nécessité de parvenir à un rapprochement avec l’l’Italie mussolinienne à travers son amitié avec Badoglio – il est capable aussi de commettre les pires erreurs : il ne perçoit pas l’accélération du rythme imposée par la guerre motorisée, ou encore il s’oppose énergiquement – pour une fois ! – à une intervention armée lors de la remilitarisation de la rive gauche du Rhin en 1936. On perçoit aussi dans l’ouvrage une certaine fourberie de Gamelin, qui impose une désastreuse reforme du GQG en janvier 1940 dans le but d’empêcher ses subordonnés de lui porter ombrage tout en leur faisant porter la responsabilité d’échecs éventuels : sur ce point et sur bien d’autre, Gamelin est prompt à ouvrir son parapluie et est doté des compétences nécessaires….
Max SCHIAVON situe le point d’inflexion de la carrière de Gamelin en 1931, lorsqu’il accède, auprès de Pétain, à l’Etat Major des Armées (EMA). Il joue alors un rôle temporisateur quant à l’urgence de réarmer, bien dans la ligne d’une classe politique française encore prisonnière des illusions du briandisme. Soutenu par les plus puissants dirigeants, dont Daladier qui lui sera fidèle jusqu’à leur renvoi simultané en mai 1940, il prend sa succession en 1935 et joue un rôle écrasant dans l’évolution de l’armée française. On a le sentiment que, pour toute évolution qui ne va pas de soi, son immobilisme n’est tempéré que par son désir d’éviter de froisser certaines susceptibilités .
Dans ces conditions, malgré la crainte qui gagne certains dirigeants (Reynaud en particulier) et la méfiance générale de ses subordonnés, il est maintenu à son poste à l’entrée en guerre. DE manière surprenante , cet homme au fond timoré quoiqu’imbu de lui-même, va imposer la catastrophique manœuvre Dyle-Breda à des subordonnés effrayés par les risques qu’elle recouvre.
Au final, malgré toutes les justifications que cet homme prolixe a tenté d’apporter à ses échecs, le constat est terrible et emporte la condamnation : sa responsabilité est écrasante, tant par la longueur de son passage à la tête des armées que par les carences de sa personnalité. Le seul facteur à décharge est le fait que le personnel politique, pourtant conscient des défauts d’un homme qu’il connaissait bien (en particulier Daladier ) l’a maintenu contre vents et marées par crainte du césarisme. Comme je le disais en entrée, un livre fondamental sur la défaite de 1940 qui nous place au cœur de la prise de décisions militaires, s’appuyant sur des sources nombreuses et fiables permettant de regarder enfin en face ces événements si douloureux.
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marcur
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MessagePosté le: Lun Aoû 08, 2022 7:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ces alléchants commentaires Very Happy
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TONTON FLINGUEUR
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MessagePosté le: Mer Aoû 10, 2022 6:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ca donne envie de se plonger dans ce livre. Merci pour ce partage.
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